La tournée est déjà débutée depuis quelques jours, mais je me joins aujourd’hui à la tournée. Voici le résumé des premières 24 heures avec les Chasseurs.
C’est avec plusieurs heures de retard que les gars des Hunters sont venus me cueillir. Parti du confort de mon appartement à pied, c’est sûr une table de picnic que j’ai attendu mes confrères. Sac à dos rempli à ras bord, provisions et café à la main j’ai finalement fait mon entrée dans la tournée.
Sept hommes, une van surnommée Martine et 4000 kilomètres à faire. Bien du plaisir en vue. Une entrée remarquable et mémorable dans le monde de la vie adulte.
Avec du retard sur l’horaire, on fait finalement notre arrivée à Montréal. Coucher de soleil, temps doux et une « famille ». Premier arrêt, l’Esco. Je fais la connaissance de quatre Autrichiens qui font la première partie durant la semaine:Astpai. Après s’être faufilé au travers de ruelles louches, nous trouvons enfin un stationnement fiable et partons à la quête d’un souper.
Quelques coins de rues plus loin, le paradis de la chasse aux aubaines apparaît, comme par miracle. L’InterMarché, des allées offrant bas prix, qualité discutable et nourriture digne d’une tournée punk. Notre premier souper sera finalement des hotdogs, froids, avec une sauce piquante asiatique. Assis dans un parc près d’une bouche de métro, nous nous régalons de ce mets improvisé. The glacé Arizona en main, nous reprenons la route de l’Esco.
Après avoir monté le stock et la merch, Doum et moi tentons de régler un problème assez déstabilisant pour la tournée: grippe et manque de voix. Pendant que le pharmacien cherche une solution à la voix du chanteur, nous vérifions notre état de santé avec la machine à pression artérielle… Pas très rassurant. Stress, fin de session et grippe, pas des éléments qui aide à passer cet examen de santé.
Médicaments et chanteur enfin réunis, on prend ça relax assis au fond du bar. Moosehead gratuite, qui dit mieux? Au grand plaisir des boys, je me decide à être sur la mini, chauffeur désigné en d’autres mots. Bouteille d’eau et boisson énergétique, bien loin des breuvages qu’on s’imagine pour des rockers… En tout cas pour ce soir, le temps de se remettre de la grise d’hier.
11h51. C’est la première fois que je vois les Hunters en show depuis leur nouvel album qui n’est même pas officiellement sorti. Depuis deux mois que j’écoutais l’album en ligne, je connais les paroles presque par coeur et je suis fébrile jusqu’à ce que les premières notes se fassent entendre.
Ils sont beaux, ils sont jeunes, ils ont le coeur brisé et ils tiennent leurs promesses. Quatre musiciens qui crient sur scène ce que je pense au fond de moi.
Une fois le show terminé, c’est l’heure de la fête.Vodka pickle. Oui, aussi dégueulasse que ça puisse paraître, ça semble être la coutume ici à Montréal. Même chose pour les Hunters Shots, nommé en l’honneur du célèbre groupe.
3h. Last call, on vide le bar et la scène. Une fois la van et le trailer rempli, un des roadies a cru bon partir « griser » de la bouffe. Activité qui consiste à trouver des plats pas trop grugés dans les poubelles de restaurant. Amir et A&W ont été bien généreux pour l’alimentation.
Après l’heure de grise vient l’heure du dodo. On doit aller rejoindre Mélice à son travail pour qu’elle nous guide jusqu’à notre hébergement. Malgré ses indications très claires, j’ai conduit la van dans la direction opposée… Après quelques coups de téléphone, nous finissons par retrouver notre chemin jusqu’au quartier chinois et ensuite jusqu’à St-Henri.
En route, l’autre roadie est la source de nos fous rires. Sans oublier les blagues sur la drogue crocodile…
Arrivé au condos où Megg et Mélice nous héberge, 4 musiciens, 2 roadies, 2 filles et 1 documentariste, il est déjà rendu 5h15.
Être dans un band, c’est vivre la nuit.
À 5h30, j’ouvre ma première bière de la journée après une longue journée de chauffage désigné. Le ventre crie, la tête tourne, les yeux ferment, les oreilles sillent. Mes yeux finissent par fermer à 6h30… enfin!
Hugo Royer, roadie