6 mois plus tard, je suis de retour derrière le clavier pour les quatre dégueux. Cette fois-ci, par contre, on quitte le pays pour se rendre au plus gros party punk rock en Amérique du Nord, The Fest. Première fois en avion pour Danahé, mais aussi premier vol en tant que The Hunters.
Jour 9. Longue route jusqu’à la maison.
Avec à peine quatre heures de sommeil, je me réveille le premier dans la chambre du Comfort Inn. J’essaye tant bien que mal de réveiller les trois autres. En vain. J’ouvre les rideaux, je tire leurs couvertes. Rien à faire. Je m’habille et je vais faire le check out pendant qu’ils se réveillent. Les déjeuners terminaient à 10h, mais je réussie quand même à nous griser des gauffres, des muffins et du café.
Les gars se réveillent finalement et on rejoint les trois qui dormaient dans la van. Sacha pensait qu’on était au poste de police. Il était sur la terrible encore une fois hier.
Sans aucune prise de courant fonctionnelle dans la van, la route du retour se fera à l’ancienne: sans GPS. Pendant que les autres continuent à se reposer à l’arrière, j’attaque les routes de l’Abitibi. Pas grand chose à voir sur la 117. Je mange paisiblement mes gauffres. Café dans une main, volant dans l’autre. J’alterne le café pour le iPod une fois de temps en temps. Musique et gros soleil. Une fois de plus, c’est dans nos journées de route qu’il fait beau et chaud. C’est la journée la plus chaude qu’on a eu de la tournée à date.
Nids de poule, lacs, forêts, rochers. Ça résume la 117 à partir de Rouyn. Après 4h de route, on a encore croisé aucune station service et l’aiguille de gaz flirte avec le « E » rouge. Le stresse commence à monter. La prochaine « ville » est dans 60km. J’arrive finalement à Mont-Laurier où on fait le plein. Je change de copilote. Sacha laisse sa place à Robert Grey. On repart.
Après l’Abitibi et l’Outaouais, on arrive à Mont-Tremblant. Pause pipi pour tout le monde. Doum prend le relais au volant, je viens de faire 6h30 de route avec une très courte nuit de sommeil.
Chaque kilomètre nous rapproche tranquillement de la maison. Dans nos oreilles et dans nos bouches, du Michel Pagliaro. On chante jusqu’à Québec.
Vers 9h, on arrive chez nous. Je quitte les six gars avec qui j’ai partagé les 216 dernières heures. Poignées de mains, remerciements. Martine s’éloigne avec les Hunters à son bord. Ils leur restent encore un peu de route pour aller porter le gear au local et retourner à Boischatel.
Je suis maintenant de retour à la maison. La vue de mon lit suscite des émotions indescriptibles. Ma douche ressemble à un oasis. Une pile de linge propre est un trésor.
Prochains shows: Québec vendredi le 20 avril au Petit Champlain et Montréal le 27 avril au Club Soda.
On se revoit dans l’pit!
Hugo R., roadie et amoureux de son lit
Jour 8. Frank vs. Girard vs. Abitibi vs. The Hunters.
C’est avec une heure de retard que je me réveille en sursaut. On devait partir à 7h, mais il est déjà 7h45. Selon les plans, le soundcheck est à 15h à Rouyn. Impossible d’être là à l’heure.
Je m’installe au volant. Seul avec mon cell en guise de GPS. Les six autres continuent leur nuit de sommeil. Direction le Nord de l’Ontario. Pas grand chose à voir en route. Même mon iPod manque de batterie. Je me résigne donc à écouter la radio. Après avoir écouté deux fois les nouvelles à deux stations différentes et dans deux langues différentes, nous sommes rendus à North Bay. Déjà 4 heures de route de faites. On est à mi-chemin. Arrêt pipi et dîner en vitesse. Doum prend le relais pour la dernière partie de la route. Je m’installe dans un des lits en arrière et je dors jusqu’au Petit théâtre du Vieux-Noranda.
À date, pas trop trop d’aventure. On a passé la grande partie de la journée en route.
On déloade la van et on sette le gear. Après ça, on traverse les rues désertes pour se rendre Chez Jezz. Les punks envahissent la place habituellement tranquille. Tattoos et discussions de musique. Le repas terminé, de retour à la salle où on monte la table de merch en vitesse.
À 8h18, le show commence avec un band local. Suivent les Hunters. C’est leur premier passage ici et dès la première chanson, les gens se ruent pour acheter t-shirts et albums.
Pendant que les bands changent de stock sur la scène, j’en profite pour écrire le résumé de la journée. Toute nos prises de courant dans la van ont sauté et je ne pourrai pas le faire demain durant le long trajet de retour. J’avais pris du retard dans les derniers jours, mais je ne pourrais pas être plus simultané dans ma description d’aujourd’hui.
Ce sera finalement moi sur la mini ce soir. Encore demain matin, il faut partir tôt pour ne pas arriver à minuit à Québec.
Le band L’équipe fait son show d’adieu ce soir et joue juste avant les héros de Montréal, les Sainte Catherines.
J’avoue que pendant quelques moments, j’ai surveillé la table de merch en jouant à Temple Run et Draw Something, mais fallait bien passer le temps.
Vers 11h, le clou de la soirée fait son entrée sur scène pour une dernière fois à Rouyn. La foule chante toutes les paroles et slamme. À minuit et demi, le show est fini. Il n’en reste que deux. Montréal et Québec.
On reloade la van et on traverse la rue pour aller au Cabaret de la dernière chance. Ça semble être le seul bar de Rouyn. Là-bas, on rencontre François, alias Frank de Frank vs. Girard à Vrak.TV. À 3h30, on finit par se faire mettre dehors.
Malgré les contre-indications données par Édith Boucher, la fille qui dessine des affaires, on va manger une poutine chez Morasse. Leur slogan: la meilleure poutine au monde. Nous confirmons le contraire.
À l’intérieur, Dan fait connaissance avec tout le monde. Une bière dans une main, un café dans l’autre. Café qu’il s’est fait payer par un des clients qu’il a rencontré.
Vers 4h30, on finit par récupérer tout le monde, et je nous conduit à l’hôtel qui est à l’entrée de la ville. On a une chambre de 4 pour la gang. Les chauffeurs du lendemain ont priorité, donc Doum et moi se garantissons une place dans un lit douillet. Dan et Will complète l’alignement pour la nuit. Avant d’aller ah lit, je me gâte avec une bonne douche chaude et du savon. Propre et prêt pour demain.
Il est maintenant 5h30 et on a un atroce voyage de retour à faire. Et c’est moi qui débute au volant. Espérons que le sommeil sera efficace.
Hugo Royer, roadie et chauffeur désigné
Jour 7. The Sainte Catherines et la terrible.
Premier réveil paisible depuis quelques jours. L’idée de venir dormir dans la cour du Dufferin Mall était bien judicieuse. Dix heures de sommeil. Un record durant cette tournée. Tant qu’à être là, on profite donc du Walmart pour ses toilettes et du McDo pour son Wifi.
J’ai perdu ma camisole et mon déo quelque part dans la van, j’en achète un autre, question d’endurer ma propre odeur. Pendant ce temps-là, Doum fait de la corde à danser dans le parking pour se tenir en forme.
On décide d’aller faire un tour au centre-ville. Montrer de plus près la tour du CN à Sacha et peut-être aller visiter Steam Whistle. Finalement, ça coûtait une fortune parker la van et le trailer près de Lakeshore Boulevard, donc on laisse tomber l’idée et on se dirige vers le campus de l’université.
Là-bas, Will le copilote sort sa pancarte « Show your boobs. Please… » et fait de son mieux pour convaincre les demoiselles. On reviendra bredouille de notre escale universitaire.
De retour sur College Street, on arrête voir Dan H au Ace of Spades pour lui donner le dernier album des Hunters et lui dire qu’il est sur la guestlist pour le show au Bovine Sex Club.
Pour passer notre dernier après-midi à Toronto en beauté, on va au DunBat Park. On se balance avec une grise à la main et en regardant du monde faire du skate. Au loin, des punks avec leurs chiens jouent du banjo (juste les punks, pas les chiens). Sur un terrain de basket, un gars motivé fait son entraînement. Un nombre incalculable de push-ups a été fait. On joue dans le sable et on jase de musique et de la vie.
Vers 4h, on part en direction du Bovine Sex Club pour trouver un parking qui permettra de loader facilement. Ce qu’on avait pas prévu, c’est que de 4 à 6h, c’est No Parking sur Queen Street. On tente notre chance et on reste dans la van pour partir si la police arrive. Durant les deux heures d’attente, je me décide à au piercing shop au coin de la rue.
Pendant qu’une aiguille me transperce, les gars doivent déplacer la van, car un agent de stationnement commençait à remplir un constat d’infraction pour les Hunters.
Septum percé, je retourne avec Doum jusqu’à la van. On rejoint les gars dans Martine Pour un petit van party. À 6h, on se stationne en face du tas de débris, aussi connu sous le nom de Bovine Sex Club. On rentre le stock en vitesse pour aller rejoindre les Sainte Catherines au resto voisin, le Shanghai Cowgirl. On retrouve la bande de Montréalais sur la terrasse et on tente du mieux qu’on peut de profiter du soleil, malgré le temps froid.
En attendant le début du show, on se fait un autre van party.
Vers 10h, le premier band embarque sur le stage. Se succède Fake Lake, Dogs et finalement les Hunters. Dan a gagné son pari avec John: jouer avec seulement sa nouvelle veste de poil. On s’en vient tous un peu gris. Particulièrement moi. C’est la terrible. Terriblement gris que Dan a réussi à me convaincre d’aller chanter «Faux-Fire, Faux-Gold » sur la scène.
Ultimement, les Sainte Catherines prennent d’assaut le stage. L’énergie déborde. Le show est sold out. La bière coule à flot et j’en reçoit un peu partout. On se croirait presqu’à un un show de Dance Laury Dance. Tout le monde a semblé apprécier le dernier show à vie des Ste-4 en sol ontarien.
Dan H eat venu au show avec trois amies et on fait un van party avec eux à la fin du show. Je vais chercher de la poutine pour tout le band au Smoke’s Poutinerie au coin de la rue. 30$ de poutine en main, je retourne en avant du BSC. On mange à quatre ce fabuleux repas. Aucun doute, on était selon les passants un beau stéréotype: des Québécois qui mange de la poutine en groupe.
Notre tatoueur nous offre d’ouvrir la shop durant la nuit pour se faire des tattoos nous même. À 3h du matin et sur la terrible, ça semble une bonne idée. En chemin, un piéton près du Sneaky Dee’s tient un gâteau. Ni une ni deux, Dan ouvre la porte et va chercher le dessert déjà commencé. À peine 30 secondes plus tard, le tableau de bord est rempli de gâteau et personne n’en a eu de bouchées.
À force de parler, on se rend bien compte qu’il serait plus intelligent de dormir que de s’encrer mutuellement. On fait donc nos adieux à Dan H et Rupert Grey nous conduit jusque chez John où on dort.
C’est moi qui prend le volant demain matin pour monter à Rouyn, je m’installe dans un couloir, directement sur le plancher, avec mon oreiller. Je tombe endormi instantanément. Pendant ce temps, les autres s’installe des matelas improvisés. Il s’agit de pièces de casse-tête en foam pour enfants. Bon repos à tous, car demain matin 7h, nous devons être en route pour le Nord québécois.
Hugo R., roadie sur la grise
Jour 6. Stress, paranoïa et poutine.
Bruits étranges, langues étrangères et police. Voici la trame sonore de notre réveil. Tellement relaxant. Avec 4h de sommeil, Raph et moi on a pas réussi à se rendormir. Longue journée en vue. Angoisse et paranoïa. Tout le monde observe la van parkée dans une cour arrière louche du quartier chinois. Évidemment, on retrouve un beau papier jaune de la ville de Toronto. Notre tentative de parking gratuit, nous coûte finalement 30$.
Malgré toutes ces conditions, tout le monde dort à poings fermés. Sauf Raph et moi. C’est définitivement le spot le moins safe de la tournée pour dormir. On a juste hâte que tout le monde se réveille pour se pousser. Vers 11h30, on laisse notre place à tous les camions de livraison qui vont et viennent à côté de nous depuis 7h ce matin.
Premier arrêt, trouver un stationnement fiable. Avouons que c’est pas très dur à battre avec celui d’hier. Mais avant, trouver des douches. Ça fait près d’une semaine qu’on a pas pu se laver. On s’endure à peine. On cherche une école. Aucune idée du nom de l’école, mais on trouve la piscine. Malheureusement, les portes des vestiaires sont barrées. On fouille un peu dans les corridors et on rencontre un gars qui nous demande ce qu’on cherche. On lui dit qu’on cherche les douches et nous offre de nous escorter. Au même moment, sortie de nul part, la chanson thème de Mission Impossible se met à jouer dans l’intercom de l’école. C’est en se collant au mur et en rampant qu’on se rend jusqu’aux vestiaires du départ.
Le gars se rend bien compte que la porte est barrée… Sauf celle des filles. On est déjà dans une école où on n’a pas d’affaires, pourquoi pas ambitionner. 7 gars dans un vestiaire de filles. On droppe notre linge et on court vers le bonheur total: l’eau chaude. Pénis à l’air, on apprécie à 100% notre lavage. Robert Grey a mis son pyjama/costume de bain/shorts à motifs de marijuana pour prendre sa douche. Il a même pensé apporter des gougounes, alors que nous on a même pas de serviettes. On s’essuie donc avec des t-shirts.
Maintenant propre et dégageant une bonne odeur, on repart se chercher un parking. Dans une rue résidentielle, il y a un chantier de construction. Will, notre spécialiste du béton, suggère qu’on se stationne tout près et qu’on se fasse passer pour des gars de construction afin d’éviter le ticket de parking après 60 minutes.
Puisqu’on passe à côté, on fait un arrêt au Mullins Pub. Mon mal de ventre a réussi à passer, malgré le Destroyer ingurgité la veille, mais le mal de tête de la tournée des bars se fait sentir. Sophie nous sert un pichet de jus de fruits et toute la famille se régale.
On reprend le chemin sur College Street pour retourner au Ace of Spades Tattoo. Will veut se faire tatouer une poivrière qu’il a vu dans le portfolio de Dan H. en partant hier. 2e journée de tattoo en 2 jours. Doum et Dan en profitent donc pour se faire faire des tattoos à rabais. On a 45 minutes avant que les sessions de tatouage commence. Juste assez de temps pour prendre un déjeuner au Sneaky Dee’s.
Dans les 4 jours passés à T.O. on a passé la majorité de notre temps au Sneak’s et à se faire tatouer.
Will, Doum et Dan enfin encrés, on s’en va sur Queen Street West pour souper. Le barman du dernier bar d’hier, le Wild Indigo, nous a suggéré une place pour la meilleure poutine de Toronto, même meilleure qu’au Smoke’s. On débarque au Poutini’s. Grand choix de poutines et d’accompagnements. Bien rempli, on s’en va à la rencontre de John Di Marco, un ami de Hugo, le manager des Hunters.
John nous accueille dans son garage pour prendre quelques bières tranquilles. On écoute de la musique sur des cassettes, comme dans le bon vieux temps. Il nous montre sa collection de CD et quelques vidéos qu’il a fait. On finit ça tous autour d’une guitare avec Doum qui joue et les autres qui chante « Pints of Guinness Make You Strong ».
On repart de chez John et on va au Walmart du Dufferin Mall. Là-bas, on devrait pas se faire déranger durant la nuit. Il est juste minuit et demi, on a beaucoup de temps pour se reposer et être prêt pour la grosse journée de demain. Bonne nuit!
Hugo Royer, roadie et mangeur de junk food
Jour 5. Tattoos, 20 bars et GNB.
Stationnés à côté du Sneaky Dee’s dans un parking public, c’est le surveillant dudit parking qui nous a accueilli à notre réveil. Il voulait qu’on lui donne 52$. Impossible. Doum a réussi à dealer ça pour 34$. Tant qu’à avoir déjà payé pour la journée, on décide de rester là et on va déjeuner au même endroit où on a fini la soirée hier. Pour 3.25$, c’est une aubaine: oeufs, jambon, patates. On a le ventre plein pour passer la journée complète au Ace of Spades Tattoo.
À midi, on envahit le studio de tatouage de College St. 7 rendez-vous avec 2 artistes. Les Hunters se sont fait un tattoo de groupe. Par contre, pas de photos à montrer, car pour l’instant, c’est un secret. Tour à tour, on fait des sommes sur les divans de cuir confortables dans la salle d’attente.
Après être passés sous l’aiguille, Will, Robert Grey et moi allons déplacer la van jusqu’à un autre parking. Ce dernier est à quelques pas du Mullins Pub. Un arrêt s’impose. Malheureusement, Sophie ne travaille pas. On en profite quand même pour prendre une bonne pinte de Steam Whistle à 5$.
Un peu grisé, c’est le retour au Ace of Spades. On se sent festifs… et 15 minutes plus tard, Will et moi on dort sur les divans… On prend des photos avec les tatoueurs et on se pousse. On part à la recherche d’un parking safe pour mettre la van. Pas trop évident quand c’est un panel 14 places avec un trailer. Notre amie Kara nous dit qu’il y a de la place derrière son appartement où le proprio fait de la Krokodil. Sans plus tarder, on se dirige dans le Kensington Market. Dans une ruelle, on trouve finalement le parking. En plein quartier chinois, il y a beaucoup de circulation, mais on tente notre chance. Bien assis dans Martine, on soupe avec des boîtes de conserve et des barres tendres. Ensuite, van party et on se dirige vers College Street où on trouvera quelque chose à faire.
À peine sorti de la ruelle, on voit un bar nommé « Thirsty and Miserable ». Le plan de la soirée vient instantanément de se décider: on arrête dans chaque bar qu’on croise et on y boit une bière. Mais pas une bière chacun, une bière pour les sept! On est en tournée et on est cassés, donc on économise. Après 5 ou 6 bars, on arrive dans un resto de sushis où le sake est à 89¢ l’once. Raph en commande 7 onces et le serveur nous offre de faire du karaoké en attendant. On commence le show et on lui demande si on peut avoir de la bouffe gratuite. Il nous dit que non, mais qu’en échange du karaoké, on peut avoir de la boisson gratuite. Il revient avec 7 grosses bières et on les boit en vitesse pour continuer notre route.
Dans un dédale de ruelles, on essaye de retourner jusqu’à la van pour aller chercher d’autres batteries et cartes mémoire pour Sachet, le documentariste. Rendu à un cul de sac fermé par du barbellé, on entend des pas derrière nous et ensuite « Who’s gonna pay for that?! ». Le serveur nous a suivi et veut qu’on paye la bière qu’il nous a offerte. On s’obstine avec lui et on lui explique qu’il nous a dit que la bière était gratuite. Pour terminer le débat, Raph finit par lui tendre l’argent au travers de la clôture. Frustré, on continue notre chemin jusqu’au parking.
En revenant, on arrête au Seven Eleven pour une grignotine rapide: des taquitos. Je m’en régale et on continue notre lancée. En passant devant un resto de pizza, on aperçoit le gars du resto qui nous a arnaqué. On fait donc un arrêt imprévu pour lui dire notre façon de penser. Il rit de nous et se moque complètement de nous. Après lui avoir dit plusieurs gros mots commençant par «F», on reprend notre mission.
De bar en bar, on fait de la promotion pour le show de vendredi au Bovine Sex Club et on se rend jusqu’au Mullins Pub où Sophie termine son quart de travail. On lui explique notre concept de soirée et elle nous sert notre bière. Un inconnu sur la terrible grise commence à nous insulter sans raison.
Après avoir embarqué dans son jeu, on quitte pour réussir à atteindre notre nouveau but: 20 bars dans la même soirée. Il en manque 2 et il nous reste 20 minutes avant la fermeture des bars.
On continue, en traversant la rue un peu n’importe où. On arrive à 1h53 au Wild Indigo. On décide donc de prendre chacun une bière puisque ce sera la dernière de notre épopée nocturne. Tout le groupe commande chacun une Pabst, mais il en manque une. Le serveur nous offre une Guinness au même prix pour la remplacer. Je m’empresse de la prendre et on continue d’avoir du plaisir. Dans les toilettes, des craies traînent sur le lavabo et le gens écrivent des textes sur les murs. Je me suis permis de laisser une trace de notre passage.
Vers 2h45, on repart du bar et on se dirige vers notre arrêt nocturne préférée de la ville reine: le Sneaky Dee’s. Les gars veulent se commander un Destroyer à la gang, mais je veux réussir le défi de le manger seul. Il n’y a que 6 personnes qui ont réussi à le faire à date. Faim de loup et orgueil, je m’attaque à la bête.
20 minutes plus tard, il ne reste que 5 bouchées. Chaque bouchée me rapproche de la victoire, chaque bouchée me rapproche d’être malade. Avec beaucoup plus d’orgueil que d’appétit, je termine cette conception des Cancer Bats. J’ai eu droit à des applaudissements et des regards de dégoût, mais je suis maintenant dans le Hall of Fame! J’ai réussi à mettre le « Royer » dans « Destroyer ».
Je tente de mon mieux de retourner jusqu’au stationnement sans vomir. Robert Grey titube et Sacha Sachet est sur la terrible grise. Il parle seul, se perd et s’endort un peu partout.
Il est 4h30, nous sommes dans un stationnement vraiment pas safe, espérons être encore vivant à notre réveil demain.
Hugo Royer, roadie qui a vraiment mal au ventre
Jour 4. Toronto et la gratuité culinaire.
C’est quand tu dors dans une van que tu te rends compte que quand tes parents te disaient « en avril ne te découvre pas d’un fil » ils avaient bien raison. Il ne fait vraiment pas chaud la nuit ces temps-ci. La couverture de laine n’est vraiment pas un luxe.
Comme prévu, mon état de grise a permis un profond sommeil. Je ne me souviens même pas m’être endormi. Selon les co-dormeurs, je dormais comme un bébé. Ils m’ont aussi annoncé que j’avais établi un record du monde d’ingurgitation en vitesse de Crispers. Pourtant, j’en ai aucun souvenir…
Comme Raph l’a tweeté ce matin, « Another day, another Tim Hortons ». Premier arrêt de la journée, le Timmies voisin du Dude Ranch auquel on a dormi. Café en main et ventre plein, on remercie Dustin et on reprend la route. Petite escale à la station service où Will se procure un billet de loto avec lequel il espère pouvoir acheter une nouvelle van.
En route, j’essaye tant bien que mal de recharger mon cell tout en mettant à jour le Blog du roadie. D’ailleurs, merci pour les bons commentaires… C’était supposé être un journal de bord personnel, mais les Hunters voulaient que je le partage. Me voilà maintenant à publier chaque jour un résumé des folles épopées d’un band sur la route.
Deux heures à rouler sur la 401 plus tard, la tour du CN et l’aéroport Pearson apparaissent devant nous. Toronto, nous voici!
Maintenant dans la ville reine, nous rebaptisons Robigrise d’un nom anglophone plus approprié : Robert Grey, ou Bobby G pour les intimes.
On se stationné dans le China Town et on erre jusqu’au Kensington Market. Par contre, en chemin, le Ace of Spades Tattoo Parlor nous interpelle. 10 minutes plus tard, 7 rendez-vous étaient pris pour une journée complète de tatouage à partir de midi. À suivre demain…
De retour au plan initial, on se rend au Kensington Market pour trouver de belles chemises western. Finalement, Dan ressort de là avec non pas juste de telles chemises, mais aussi une incroyable veste de fourrure. À mi-chemin entre un gorille et une veste, le succès a été instantané. J’ai même trouvé une épinglette de Stoneham!
Les emplettes terminées, on cogne à la porte de notre amie Kara pour se faire répondre par un homme très mêlé. À notre vue, il angoisse par la quantité de gens qui veulent entrer chez lui. Il nous dit qu’elle n’habite pas ici et nous dit de partir. Clairement pas à jeun, il était intoxiqué par quelconque drogue, probablement de la Krokodile.
Un téléphone à Kara et elle nous ouvre finalement la porte pour nous dire que son propriétaire est vraiment un idiot.
On fait les derniers ajustements à notre plan de la soirée avec Kara et on part en quête d’une prise de courant. Toujours le même et éternel problème d’alimentation de nos machines de communication. On trouve un Starbucks pas trop loin du parking (illégal) de la van. C’est bien plein, mais Raph réussit à squatter une prise dans l’entrée. Le reste de groupe décide de traverser la rue et d’aller au Mullins Pub. Ce qui se révélera être un moment crucial de la journée.
Notre entrée se fait dans la chaleur. On est accueilli par la serveuse qui se rend vite compte que nous parlons français. Sophie nous raconte donc que ses parents sont francophones et qu’elle est restée à Montréal jusqu’à l’âge de 4 ans.
Chacun une pinte de Guinness à la main, un panier de frites nous titille l’esprit. Nous cédons et commandons ledit panier. Rapidement terminé, il reste beaucoup trop de sauce. Shooters de sauce, qui dit mieux?
Peu après un autre panier sort de nul part, c’est l’homme assis au bar qui nous l’offre. Il nous a entendu parler français et a été séduit. Martin nous explique pourquoi le français a changé sa vie et nous demande ce que nous faisons à Toronto. Les gars explique que nous sommes en tournée et qu’il y a un show au Bovine Sex Club ce soir. Intrigué, il demande à acheter l’album pour l’écouter dans son auto avant de venir au show. Robert Grey propose d’aller en chercher un, sous la pluie, jusqu’à la van.
Après une vingtaine de minutes, le découragement et l’inquiétude s’installent. Where in the world is Bobby G? Il se révèle qu’il était parti dans la direction contraire…
Nous retournons donc à nos pintes que la jolie Sophie nous sert. Raph fini par nous rejoindre avec mon chargeur de cell. Je m’impose donc sur la facture d’Hydro du Pub. Avec quelques dizaines de pourcentage de plus d’énergie dans mon appareil, je peux reprendre la route.
Retour au parking de la van où nous retrouvons pas un ni deux amendes, mais bien aucune! Stationnés dans une rue toute la journée alors que le maximum est d’une heure. Bien joué.
Avec moins d’une minute de route à faire, Robert Grey croit bon de faire un somme maintenant, tout de suite, à l’instant. Un choix judicieux.
Quelques secondes plus tard, nous voilà arrivés au Bovine Sex Club. On commence à décharger le trailer pour se faire dire que ce n’est pas encore ouvert et qu’on doit rembarquer le stock dans la van. Pendant l’attente, on soupe et on se prend une petite grise ou deux.
Kara nous rejoint à la van et on entre ensuite dans le bar. Si vous n’êtes jamais allé au BSC, l’expérience est indescriptible. C’est un peu comme prendre toute la section décoration du Village des Valeurs et la foutre partout sur les murs et au plafond. Sans oublier les lumières de Noël et les stickers de bands qui tapissent les murs.
En attendant le début du show, j’en profite pour écrire le Blog du roadie. Pas mal de temps à reprendre et beaucoup de temps de libre. Je crois avoir été assez productif.
Martin que nous avions rencontré plus tôt au Mullins est venu nous voir et a même dit qu’il viendrait à Québec cet été. Juste avant que les gars commencent leur set, notre autre amie torontoise Janet est arrivée! Ça faisait tout un bail que tout ce monde avait été réuni. C’était aussi le dernier show avec Astpai qui prenne la direction des États Unis dès demain…
Le plus dur en tour, c’est pas l’alimentation ou le sommeil, ce sont les toilettes. Sérieusement, c’est quoi le problème pour les toilettes en Ontario?! Pas de pression d’eau, pas de flush, pas de barrure de porte, vraiment dirt…
Après avoir rempli la van, on va au Punk Rock Nights du Sneaky Dee’s. C’est vraiment LA place à Toronto pour les musiciens. Il reste juste 15 minutes avant la fermeture, mais on réussit quand même à se griser avec de la PBR pas chère. À 2h30, les portiers se tannent et on descend au premier étage, le restaurant. On commande un repas de rockers: le Destroyer. C’est le mélange entre un nachos et une poutine avec de la guacamole et de la crème sure. Un délice!
Ayant encore faim, Will part récupérer un nachos qui traîne sur une table. Belle trouvaille grise. Ensuite, on aperçoit un monsieur qui mange des fajitas seul et qui va probablement avoir trop de nourriture pour lui seul. Avant même qu’il ait terminé, il demande d’où nous venons, car il nous entend parler français depuis tantôt. Quand il apprend qu’on est en tournée, il nous offre le reste de son repas. En échange, on l’invite gratuitement au show de vendredi. Merci Joe pour la bouffe.
En sortant du bar, on rencontre Doum qui nous apprend que Sacha est parti en taxi avec une fille. On perd donc notre documentariste, mais on gagne une place de plus pour dormir. Tout le monde gagne. Doum nous a ramassé du café usagé et des journaux pour demain.
Rendu à la van, on jase et on fait de la thérapie de groupe entre bros. Larmes et pleurs, tout s’arrange et on s’endort.
À date, meilleure journée de tournée. Du beau monde, de la bouffe gratuite et beaucoup de plaisir.
Demain, day off. Voyons ce que sept voyous trouveront à faire dans la grande ville…
Hugo McMoustache, griseur et roadie
Jour 3. London
C’est au son de la pluie qu’on s’est réveillé ce matin. Après huit bonnes heures de sommeil. Surprenant, vu les conditions douteuses dans lesquelles on dormait. Stationnés aux côtés de semi-remorques, le silence était rarement au rendez-vous. Néanmoins, à 11h, Sacha sonne l’alarme pour le réveil.
L’avantage de dormir dans un truck stop c’est d’avoir un grand choix de déjeuners le lendemain. Quoique à 11h c’est plutôt un dîner… En sol ontarien, le Tim Hortons s’impose comme un choix évident. Café extra-large et sandwich matin, fin prêt pour prendre la route et affronter les six heures restantes avant d’atteindre London.
En route, c’est la guerre à savoir qui aura accès à la seule prise de courant disponible. Je réussi à faire recharger mon cell et partager ma connexion internet avec les autres passagers, ce qui nous a permis de se mettre à jour sur la vie extérieure.
Raph voulait que j’ajoute les paroles des tounes au site, donc il m’a prêté son ordi… Pour découvrir que son écran à été brisé dans le transport. C’est donc avec les 2 pouces de hauteur qui fonctionnaient encore que j’ai dû travailler sur le site Web. Une tâche plutôt ardue avouons-le… Par contre, vous pouvez dès maintenant aller apprendre les paroles à vos chansons préférées dans la section « Disco ».
Vers 5h,on fait un petit arrêt à Milton pour partir en quête d’un LCBO et ainsi pouvoir s’hydrater à base de houblon. Les bras remplis de Colt 45 et de Steam Whistle, je crois avoir fait le mix parfait côté rapport qualité-prix. On a aussi profité de l’escale pour faire des emplettes au Great Canadian Superstore: Ramen, biscuits, barres tendres et beaucoup d’eau. Je n’aurai plus à manger du beef jerky avec des jelly beans.
Grises en main, tout l’équipage reprend la route en écoutant de vieux succès emo: Taking Back Sunday, Silverstein, Funeral for a Friend, Finch, etc.
On arrive finalement à London, où ça semble être la journée de la collecte d’ordures, car une quantité de divans plus grande que l’inventaire d’Ameublement Tanguay se retrouve sur les trottoirs.
À peine les pieds à l’intérieur du Nite Owl, je sais que ce sera toute une soirée. La grosse PBR à 4$, éclairage tamisé très sexuel et peintures de tattoos au mur.
Robigrise et moi montons la table de merch pendant que Sacha documente les moindres faits et gestes de la bande. Tout le monde s’affaire à sa tâche. Le sound check en cours, je suis surpris par un son excellent pour la grosseur du bar! La meilleure acoustique de salle de la tournée à date.
Habituellement, le Nite Owl est fermé le lundi soir, mai quand même, plus d’une trentaine de personnes se sont présentées, incluant les gars de The Flatliners! La nuit de sommeil a semblé donner de l’énergie aux gars, car ils étaient déchaînés. Même Dan jouait sur le tapis de l’entrée du bar. Éclairés par des lustres et entouré de tapisserie rouge à motif de Paisley, l’ambiance était très feutré, mais l’énergie a quand même fait vibrer les murs du petit bar de London. C’est un de ces publics où tout le monde porte ses clés sur un mousqueton derrière ses pantalons: Tout le monde a semblé ravi de la musique rapide, mais sentie des deux groupes.
Après le show, le gérant du bar et la barmaid nous ont payé des shooters de Crown Royal que nous avons grandement apprécié. C’était délectable.
Ensuite, à la fermeture du bar, à 1h, le staff du Nite Owl nous ont invité à les suivre au Runt Club. Théoriquement fermé, on a pu entrer sans problème dans le bar sportif situé à quelques coins de rue.
Nous avons eu droit à des baguettes de pain au pavot gratuites de la part du chef et même une poivrière. Nos repas de marde seront maintenant des repas de marde bien épicé.
Rendu très grisé, cette soirée à terminé comme elle se devait… J’ai affirmé à la bande quelque chose que j’ai eu bien de la misère à dire dernièrement: je les aime.
Déclarations d’amour et French kisses terminés, Dustin du Dude Ranch nous invite à aller dormir chez eux avec les gars d’Astpai.
Le sommeil ne devrait pas être trop dur à trouver. À demain, départ pour Toronto en avant-midi.
L’homme moustachu, roadie et geek de tournée
Jour 2. Montréal – Ottawa
Après une « bonne nuit » de sommeil, j’enlève mes bouchons et mon bandana qui m’ont permis de dormir dans le silence et la noirceur. Je découvre le drummer et le documentariste qui sont déjà debout… ou plutôt, qu’on ne se sont pas encore couché! Doum dort encore dans un lit confortable pour reposer sa voix alors que des corps inertes jonchent le sol. Merci à nos salvatrices à condo pour le sommeil de qualité.
Au réveil, c’est un chanteur sans voix qu’on découvre. Un vieux truc de grand-mère s’impose: une gousse dans le derrière. Ce n’est pas sans difficulté et sans efforts que Dominic finit par réussir. Pour ensuite apprendre que ce ne serait apparemment qu’un mythe… Oups.
Après avoir réussi à tirer Will (qui a finalement décidé de se coucher) de son sommeil vers 1h, direction l’Ecurie pour ramasser une caisse du nouvel album.
Avec un GPS qui perd ses satellites, Martine et son contenu arrive à Ottawa vers 17h. À notre grande surprise, les gars sont bookés sur un show de street punk… Mohawks, studs, back patches et maquillage de squelette… On a pas rapport ici!
En ce beau dimanche pascal, les beer stores et les épiceries sont fermées, donc on s’abreuve (festivement) du mieux qu’on peut et on achète des beef sticks à la pharmacie. Sans oublier l’excellent thé glacé Arizona à 99¢.
Malgré que le public ne soit pas là pour The Hunters, les gars ont donné tout ce qu’ils avaient, comme à l’habitude. Ils ont peint l’atmosphère de leur musique. Une set list écourtée pour essaye de ménager la voix de Doum.
À 11h le show était fini et on ramasse la merch et on reload la van. Le plan initial a changé et c’est moi qui prend le volant pour un petit deux heures. Juste assez pour se rapprocher de la destination du lendemain: London. Gaslight Anthem et City and Colour pour accompagner notre route sous le ciel étoilée de la 401.
Dormir dans un ONroute c’est rarement du luxe, sauf en tournée. Un gars sur chaque banquette, les quatre gars du band dans les lits improvisés dans le fond de la van et Robigrise sur le plancher.
Maintenant, bouchons dans les oreilles, bandana sur les yeux et double paire de bas de laine, je suis prêt pour la nuit à Mallorytown. Good night, sleep tight.
À demain. London nous attend.
Hugo McMoustache, roadie
Jour 1.
La tournée est déjà débutée depuis quelques jours, mais je me joins aujourd’hui à la tournée. Voici le résumé des premières 24 heures avec les Chasseurs.
C’est avec plusieurs heures de retard que les gars des Hunters sont venus me cueillir. Parti du confort de mon appartement à pied, c’est sûr une table de picnic que j’ai attendu mes confrères. Sac à dos rempli à ras bord, provisions et café à la main j’ai finalement fait mon entrée dans la tournée.
Sept hommes, une van surnommée Martine et 4000 kilomètres à faire. Bien du plaisir en vue. Une entrée remarquable et mémorable dans le monde de la vie adulte.
Avec du retard sur l’horaire, on fait finalement notre arrivée à Montréal. Coucher de soleil, temps doux et une « famille ». Premier arrêt, l’Esco. Je fais la connaissance de quatre Autrichiens qui font la première partie durant la semaine:Astpai. Après s’être faufilé au travers de ruelles louches, nous trouvons enfin un stationnement fiable et partons à la quête d’un souper.
Quelques coins de rues plus loin, le paradis de la chasse aux aubaines apparaît, comme par miracle. L’InterMarché, des allées offrant bas prix, qualité discutable et nourriture digne d’une tournée punk. Notre premier souper sera finalement des hotdogs, froids, avec une sauce piquante asiatique. Assis dans un parc près d’une bouche de métro, nous nous régalons de ce mets improvisé. The glacé Arizona en main, nous reprenons la route de l’Esco.
Après avoir monté le stock et la merch, Doum et moi tentons de régler un problème assez déstabilisant pour la tournée: grippe et manque de voix. Pendant que le pharmacien cherche une solution à la voix du chanteur, nous vérifions notre état de santé avec la machine à pression artérielle… Pas très rassurant. Stress, fin de session et grippe, pas des éléments qui aide à passer cet examen de santé.
Médicaments et chanteur enfin réunis, on prend ça relax assis au fond du bar. Moosehead gratuite, qui dit mieux? Au grand plaisir des boys, je me decide à être sur la mini, chauffeur désigné en d’autres mots. Bouteille d’eau et boisson énergétique, bien loin des breuvages qu’on s’imagine pour des rockers… En tout cas pour ce soir, le temps de se remettre de la grise d’hier.
11h51. C’est la première fois que je vois les Hunters en show depuis leur nouvel album qui n’est même pas officiellement sorti. Depuis deux mois que j’écoutais l’album en ligne, je connais les paroles presque par coeur et je suis fébrile jusqu’à ce que les premières notes se fassent entendre.
Ils sont beaux, ils sont jeunes, ils ont le coeur brisé et ils tiennent leurs promesses. Quatre musiciens qui crient sur scène ce que je pense au fond de moi.
Une fois le show terminé, c’est l’heure de la fête.Vodka pickle. Oui, aussi dégueulasse que ça puisse paraître, ça semble être la coutume ici à Montréal. Même chose pour les Hunters Shots, nommé en l’honneur du célèbre groupe.
3h. Last call, on vide le bar et la scène. Une fois la van et le trailer rempli, un des roadies a cru bon partir « griser » de la bouffe. Activité qui consiste à trouver des plats pas trop grugés dans les poubelles de restaurant. Amir et A&W ont été bien généreux pour l’alimentation.
Après l’heure de grise vient l’heure du dodo. On doit aller rejoindre Mélice à son travail pour qu’elle nous guide jusqu’à notre hébergement. Malgré ses indications très claires, j’ai conduit la van dans la direction opposée… Après quelques coups de téléphone, nous finissons par retrouver notre chemin jusqu’au quartier chinois et ensuite jusqu’à St-Henri.
En route, l’autre roadie est la source de nos fous rires. Sans oublier les blagues sur la drogue crocodile…
Arrivé au condos où Megg et Mélice nous héberge, 4 musiciens, 2 roadies, 2 filles et 1 documentariste, il est déjà rendu 5h15.
Être dans un band, c’est vivre la nuit.
À 5h30, j’ouvre ma première bière de la journée après une longue journée de chauffage désigné. Le ventre crie, la tête tourne, les yeux ferment, les oreilles sillent. Mes yeux finissent par fermer à 6h30… enfin!
Hugo Royer, roadie